Ébauches romanesques, prochains romans soumis à l’édition. Ébauches romanesques, présentation La promotion de mes livres ne m’empêche pas de continuer à écrire. J’ai soumis à l’édition trois autres romans.Je ne dévoile pas les titres, ni les résumés. Ébauches romanesques : le premier Ce roman conte l’exil, l’accueil, le retour, le rejet de quatre…
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Soufisme dans le roman : le choix de Firuze. Quelques entêtes de chapitres : des paroles d’amour.
Soufisme
L’amour
Après avoir remonté la rivière Karoun, laquelle, s’écoulant de la Perse à la Mésopotamie, fertilise la plaine du Khouzistan, un groupe d’hommes s’installe sur un mamelon face aux monts Zagros. Ils rejoignent leurs villages iraniens, fatigués d’avoir cherché, dans les cercles soufis, un maître auprès duquel se ressourcer. Malgré la chaleur torride et humide, ils chantent à l’unisson le résultat de leur
quête ; en commençant par un poème d’Ibn Arabi.
De l’amour nous sommes issus. Selon l’amour nous sommes faits.
C’est vers l’amour que nous tendons. À l’amour nous nous adonnons.
La caravane
Dans les montagnes d’Iran, à haute altitude, une petite ville subit les assauts du froid. Ses murs sont surélevés au souvenir des invasions mongoles. Les habitants patientent l’hiver devant l’âtre, par divers artisanats et de longues veillées. Les caravanes ne passeront pas ! Le bazar attendra le printemps pour fleurir de marchandises. Malgré la neige abondante, un vieillard, presque nu et la peau virant au violet, se tient au-dehors. Le corps embrasé de la chaleur du présent, après une longue vie d’errance, il revient chez lui pour renaître à nouveau. Avant de pénétrer l’enceinte de la cité et honorer ce qui lui reste de parenté, il chante au vent du silence le contentement. Il prend son grand tambour, le bat en un son ininterrompu et fredonne un poème
d’Al-Jîlânî.
Louable est mon ivresse, licite est le nectar, dont la vigne et son fruit n’ont pas eu de part. À la coupe divine où je portai mes lèvres, l’unique goutte bue, en mon âme soulève une extase dont le feu ne s’éteindra jamais. L’Amour ! lorsqu’il atteint le cœur d’un amoureux, fait que la nuit obscure, pour lui, devient clarté.
Le chant
Dans un bazar de Bagdad, croulant d’habits, aliments, condiments, mets cuisinés, bijoux et épices venus d’orient, déversés par la longue caravane avant de s’approvisionner en nouveaux produits, se côtoient marchands et artisans installés dans les ruelles ou les allées. D’un côté les magasins de tapis, tissus, ferblanteries ; de l’autre les ateliers de poterie, tissage d’objets en cuivre. Dans les deux parties,
s’entremêlent les mosquées, bains, écoles et auberges. Un foisonne- ment d’apprentis, acheteurs, saltimbanques, caravaniers, voyageurs y déambule parmi les bruits et les animaux. Jouxtant les habitations de la cité, le caravansérail bondé de clients sert également d’entrepôt pour les marchandises et les bêtes de charge ; à l’écart, dans le sérail, traitent les négociants. Cherchant la tranquillité, un couple nouvellement marié contemple le fleuve descendu des monts Taurus. Un homme vêtu de laine s’avance vers les jeunes gens. De son instrument vocal, il leur adresse les mots de Dhul-Nun al-Misri.
Ô les belles épousées des chagrins dans les jardins du secret bien caché ! Elles ont répandu leur parfum dans les prairies du cœur, arrosées par l’eau des espérances.