Quand l’injustice oppresse : une métaphore sur la résistance.
Quand l’injustice oppresse : une lueur d’histoire
« Notre vie commence à s’arrêter le jour où nous gardons le silence sur les choses graves »
Martin Luther King Jr. Non-violence.
Une petite histoire
L’émissaire
Sur une route, un homme marche, las des tourments qui pèsent et des pensées qui tournent.
Il est l’interprète du roi, envoyé dans le camp ennemi, pour refuser la capitulation.
Choisi pour son savoir et son intégrité, il ne se permet aucun écart dans l’honneur et la fidélité.
Il est l’interprète de son maître, missionné pour condamner son peuple, sans aucune compassion.
Flatté pour sa science et son mérite, il excelle dans la vertu de l’idéologie qui purifie et qui tue.
Il dispense l’amour à sa famille et prie ; mais la justice passe devant, sans aucune exception.
Comblé par la richesse, les diplômes, les médailles, la notoriété, il se sait un homme insatisfait.
Il n’entend et ne voit, autour de lui, que le mépris et la folie ; la peur le laisse sans réaction.
Écrasé par la culpabilité, il se dit irresponsable des horreurs et de la terreur qui l’oppressent.
Il cherche sans cesse l’oublie de lui-même et de ses sentiments, afin de taire sa répulsion.
Envahi par l’angoisse, pour lui et ses proches, il cherche la proximité de celui qu’il recopie.
Il est l’interprète du seigneur de la guerre, il est l’émissaire de l’abus de la force et de l’oppression.
Avalé par la spirale de la violence, il ne voit d’autre choix que d’avancer dans la peur qu’il fuit.
Il est seul face au débordement de ses émotions, loin de l’humanité qui crie, vide de résolutions.
Courbé sur la route, il va sacrifier un peuple, au nom du seul homme qu’il a un jour admiré.
Quand l’injustice oppresse : retournement
Il s’arrête face à une montagne, elle lui évoque à la fois le calme et l’impossible ascension.
Accablé par le doute, il s’effondre, le visage tourné vers la cime, où larmes et poussière se mêlent.
Il a besoin de paix et de temps ; incapable d’avancer, la montagne lui rappelle sa folle mission.
Interpellé par un rêve, face au sommet, lui vient le choix soit de l’affronter, soit de le contourner.
Il se sent seul dans le discernement, il peut aussi renoncer, mais calme dans la détermination.
Émerveillé par la simplicité du courage, il décide de changer sa mission et de représenter la paix.
Il comprend que ce choix en appelle un autre, plus vrai, celui de rendre compte de son action.
Allégé de la peur, mais non de l’anxiété, il décide de faire face à celui qu’il redoute et de traverser.
Il comprend alors qu’un simple acte de courage est construction, alors que la lâcheté est destruction.
Fatigué, il se sent pourtant plein d’une autre force que celle de la peur, celle, aimante, de la vérité.
Sur une route un homme marche, sans résister au mouvement de la vie qui le pousse à l’attention.
Il a vu que le respect conduit à l’estime de soi et des autres ; sans cela il n’y a pas de liberté.
Il a compris que l’amour permet de s’ouvrir à soi et à l’autre, par la spontanéité et l’improvisation.
Il a senti que l’impasse est dans le cœur qui ne permet aucun compromis ; lâcher ouvre une porte.
Il sait que le vrai courage et de reconnaître ses limite ; que sans humilité il n’y a pas de compassion.