Bientôt, en juillet, seront édités deux romans contemporain et historique. Deux récit d’apprentissage et d’amour.
Des monts du Zagros à la grotte des Korrigan
Deux livres sur le thème du choix.
Bientôt le choix de Firuze
Une fiction se situant au moyen âge entre la Mésopotamie et la Perse. Chroniques.
Ce roman, c’est l’histoire de deux jeunes gens qui tombent amoureux, le souci, c’est qu’ils appartiennent, chacun de leur côté, à deux courants différents qui divisent l’islam. Lorsque leur secret est découvert Alim et son épouse Firuze se voient dans l’obligation de prendre la fuite, et va commencer leur parcours à la recherche de la liberté, mais à quel prix et combien de sacrifices vont-ils devoir faire ?
Extrait
Après avoir remonté la rivière Karoun, laquelle, s’écoulant de la Perse à la Mésopotamie, fertilise la plaine du Khouzistan, un groupe d’hommes s’installe sur un mamelon face aux monts Zagros. Ils rejoignent leurs villages iraniens, fatigués d’avoir cherché, dans les cercles soufis, un maître auprès duquel se ressourcer. Malgré la chaleur torride et humide, ils chantent à l’unisson le résultat de leur
quête ; en commençant par un poème d’Ibn Arabi.
De l’amour nous sommes issus. Selon l’amour nous sommes faits. C’est vers l’amour que nous tendons. À l’amour nous nous adonnons.Février et son frima semblait paralyser champs, travaux
et habitants du quartier d’Al Karkh. Les cinq voyageurs
pressèrent leurs animaux vers le grand édifice en briques
chaulées, aux soubassements en pierre, un signe de richesse et de pérennité. Les voyant arriver chargés telles des cornes d’abondance, la nièce de Muhsin courut à leur rencontre.
« Nous avons reçu ta dépêche, Alim. Nous vous attendions plus tôt ! cria-t-elle le souffle coupé par la course. Les frères de Latif Al Wahid et ceux de son épouse sont venus pour vous parler. Ils s’apprêtaient à prendre congé. »
Alors qu’Alim et Latif échangeaient une œillade d’étonnement, Firuze ne put contenir les battements de son cœur. Serait-il arrivé quelque chose de grave ? Confiant les rênes à Mustafa et Fouad, les hommes emboîtèrent le pas de Malika.
Muhsin attendait devant la cour fermée, tel un cèdre
majestueux. En accolant son bienfaiteur, Alim s’enquit à
voix basse de la visite des oncles de Firuze. Le vieillard précéda sans un mot les caravaniers à l’intérieur de son logis. Traînant le pas, en arrière, Latif contenait sa vexation.Bien que lui-même marchand, il avait accepté de travailler pour le compte du riche Bagdadi, afin d’acheminer ses propres produits sans payer le transport. Son employeur ne l’avait gratifié d’aucune inspection, commentaire ou remerciement ; au contraire, il l’avait heurté d’un regard fuyant. De surcroît, le paiement viendrait après avoir parlementé avec ses entêtés de frangins et ses imbéciles de beaux-frères ! Muhsin s’effaça devant la porte dessinant
une ogive. Arif, Khalil Mahmoud, Karim et Hosni patien-
taient dans la pièce, assis sur des coussins, devant une table basse en cuivre ciselé.
Loin d’être des émissaires d’une mauvaise nouvelle, ils
semblaient être les messagers d’une affaire d’État, ce qui
effraya Latif. Devinant la raison de leur délégation, Alim
se crispa. Il chercha des yeux le soutien de Muhsin. Après
quelques sommaires salutations, en qualité d’aîné, Karim parla au nom de ses compères.
« Nous ne voulons pas dissoudre ce que Très Haut a
uni, pourtant nous ne pouvons accepter la présence de ta
fille au sein de nos familles. »
Bientôt un pays, une communauté.
Laurent est issu d’une famille nombreuse, un peu rebelle, il aspire à vivre ses propres expériences au sein d’une communauté qui lui conviendrait. Il nous entraîne dans sa vie. Dans ses choix. Dans ses relations. A la recherche de réponses à ses questionnements.
Extrait
En arrivant dans un lieu de langue et de culture inconnues, le voyageur place l’écoute attentive dans ses sens. Le corps en alerte, les yeux sur des détails insignifiants, les oreilles ouvertes sur le danger, il se partage entre l’extase et la gêne. À moins d’être un explorateur stimulé par le risque, il choisit souvent la voie de la facilité. Aussi s’agrippe-t-il au connu, se détournant de l’occasion de changer de point de vue. Le pays de la communauté, telle une famille ou une tribu, ne permet pas ces détours ; il exige de pénétrer le cœur qui le fait battre, pour comprendre les liens complexes qui l’ont tissé en un patchwork de couleurs contrastées et feintant l’uniformité.
Laurent avait passé deux semaines dans une communauté du sud de la France, laïque et libertaire, saupoudrée de spiritualité : une vieille grand-mère composée de vieux fidèles à l’idéal affadi, quelques familles anciennes, plus de célibataires endurcis, de nombreux visiteurs aux utopies usées par le temps ;
bien que la plupart des membres eussent la quarantaine et que leurs gamins fussent des petits sauvages dégourdis. Telle était la sensation du jeune homme de vingt ans. Il avait pourtant vécu là les plus beaux moments de sa courte existence.Laurent était le dernier d’une famille ultra-catholique de marins bretons du Golfe du Morbihan ; le numéro douze. Un jeune gâté par ses aînés, en rupture avec la religion et la collectivité. Tous ses frères et ses sœurs vivaient pour la mer et ses fruits, poissons ou huîtres. Prétextant qu’il n’avait pas le pied marin, en réalité pour échapper à la tyrannie de son patriarche et
de sa tribu bien ordonnée, il évitait de monter sur un bateau. Son père avait bien essayé de le forcer à embarquer lors des saisons de pêche, mais sa mère avait toujours veillé à ce que son benjamin prît son envol vers la terre des études et de la notoriété. Ce qu’il fit à l’âge de onze ans, dans un collège de Vannes puis plus tard au lycée de Rennes, hébergé par sa famille maternelle.
Alors que le plan familial le destinait à devenir au moins
ingénieur, il avait poussé jusqu’à Lyon pour des cours
d’anthropologie. Après deux années d’université, lors des vacances d’été, il avait commencé son tour des collectivités, au grand dam de son clan le croyant échapper une fois de plus à ses responsabilités. À leurs yeux, il plaquait ses études pour se faire sucer son sang, âme et argent dans une quelconque secte. Son père blâmait sa femme de l’avoir trop couvé ; en retour, elle lui ripostait qu’il avait toujours été absent et trop dur les rares fois qu’il rentrait. Ses frères lui reprochaient son égoïsme d’enfant pourri, ses sœurs désapprouvaient ses caprices qui meurtrissaient ses parents. Laurent savait qu’il décevait sa famille.