Nouveau rythme. Une méditation sur le lâcher-prise.
Quinze jours de boulangerie et autant de poterie, une imprévisible ressource d’énergie. Pour écrire ? Au compte-goutte de la disponibilité.
Nouveau rythme : lâcher-prise
En attendant que vienne le déclic de l’inspiration, j’aime arpenter les sentes, parfois boueuses, de l’Escandorgue, des falaises boisées de buis et de genévriers. Je m’y abreuve de silence. Comme l’eau coule de la petite source fidèle à la mer imposante, je me laisse emporter hors du temps et irradier de détente. Les pensées scandent mes pas ; je m’impose le vide. Le vent me parle de simplicité, les feuilles de réalité et les plantes de facilité ; pourquoi s’inquiéter ? Un chevreuil passe ; un rêve éveillé. Des chasseurs crachent leurs balles et ouvrent des chemins ; une occasion de parler.
Nouveau rythme : la sérénité
Des livres qui ne se vendent pas, une diffusion en peau de chagrin, une promotion chronophage ; la tranquillité.
Des gens qui glandent en se noyant dans des futilités, des comparaisons envieuses de place, des dépendances attentistes ; l’équanimité.
Des enfants impatients de s’envoler ou peu presser de quitter le nid, des parents vieillissant de solitude ; la sérénité.
Le temps passe, passons-le bien.
La forge
Se former pour aider ceux qui peinent, tourner pour embellir les chaumières, panifier pour satisfaire les palais, autant de raisons pour ne pas se tourmenter. Les histoires pointent leur nez et je ne me laisse pas plomber par la peur d’un désintérêt. Un éditeur finira bien par être touché. En attendant, je lâche la résistance et j’accueille la fécondation. L’inspiration mâture dans la forge du temps.
La détente est l’amie du corps et de l’âme. Quand une
extrait du roman un pays, une communauté
personne la trouve, dans un environnement dépourvu de tensions et riches de distractions, elle irradie de bonheur son corps jusqu’alors crispé ; ainsi il relâche intérieurement, confiant en pensées et résistances au vent. La trouve-t-on seulement dans la fuite du champ de bataille ? Si elle est associée au souffle, alors elle est présente dans l’action comme dans l’inaction. Son coin
de prédilection est le silence dans les gestes et la voix. Pour la communauté, où le lieu de travail et l’habitat ne sont pas séparés, la suspension s’impose dans les journées, tels les silences sur une partition. Pour que la mélodie soit agréable à jouer et à écouter, un équilibre est à trouver. Se limiter au minimum pour sa tranquillité, la tension grandit alentour ; exceller dans la
générosité, la détente nous comble et contamine nos proches.