Cortège : le fantôme de la mort

Cortège en fanfare, enterrement en larme. La vie se poursuit.

Cortège les tziganes
Roman initiatique : les Tziganes
Extrait du roman la révolution du klezmer.
 
 
Cortège au son du violon
Roman de quête

Cortège : les Roms

Une grande ronde. Les danseurs marchent sur le cercle, dans uns sens puis dans l’autre. Ils avancent au centre en levant les mains, ils reculent en les baissant. Puis c’est la farandole. Le meneur, un foulard coincé entre les doigts, serpente entre les musiciens, des Tziganes aux violons usés, cymbalums rapiécés, mais des virtuoses renommés.
La musique accélère, ainsi se poursuit le long freylekh.

Cortège : les couleurs

Des marmottes fauves, debout sur le pré flamboyant, guettent les deux humains qui descendent le raidillon fleuri de mauve, violet, rouge, jaune et blanc. Un lynx miel bondit de roches en rochers en direction des hêtres gris et des sapins émeraude. Elijah s’arrête sur un promontoire qui surplombe un village montagnard aux habitations en bois bruns. Les voyageurs peuvent voir, au-dessus des contreforts jade et amande, poindre les premières lueurs sanguines du soleil à son déclin. Le klezmer Un petit mot sur la musique klezmer, habitué à reconnaître les couleurs des modes musicaux, a la sensation de découvrir pour la première fois les teintes de son pays. Istvan, debout à ses côtés, contemple la vallée brumeuse qui reçoit les eaux d’un torrent tumultueux.

Les buffles

Depuis Iassy, les musiciens ont traversé la plaine moldave, les Carpates orientales, jusqu’aux portes de la Transylvanie. Une année a passé depuis l’été où ils se sont rencontrés. Ils ont dormi plus souvent dans les foins que sur une paillasse, ils ont mangé plus souvent dehors qu’autour d’une table près d’un bon feu. Elijah prend le garçon par la main, il l’entraîne jusqu’aux premières maisons d’un gros bourg, au travers une forêt sombre d’épicéas. L’enfant de douze ans se laisse faire sans broncher, tant il est épuisé. Ils arrivent sur l’unique route villageoise, bordée de maisons à un étage, de hauts portails en bois richement sculptés, gravés de sentences et de bas-reliefs. Un troupeau de buffles, poussé par un jeune pâtre, les oblige à s’écarter. Elijah l’interpelle.
« Connais-tu un gîte où nous pouvons manger et passer la nuit ?
– Tout est fermé pour la Saint-Jean. Après la traite on va tous sur la colline pour sauter le feu, vous pourrez veiller avec ma famille, il y a à boire et à manger.
– D’accord, nous pourrons même vous jouer quelques airs.
– J’en parle à mes parents. Attendez ici, on viendra vous chercher. À tout de suite. »

Lire la suite