Concert à Montpellier, Tapuscrit, et Lodève, l’art en poche. Avec Tika Lefebvre, chant, et Jean-Luc Bremond, mandoline et mandole.
Concert, une soirée en petit comité
Une première à la librairie Tapuscrit, Montpellier.
Concert, un extrait d’un pays, une communauté
Le demi-cercle est prêt ; il attend les instruments, binious et bombardes. Accrochés l’un à l’autre, les petits doigts enroulent et déroulent les bras accoudés des danseurs. En se dépassant sur la gauche, les sabots marquent trois temps et une suspension ; sur place, ils font la même chose du pied opposé. La mélodie change, c’est le signal pour retourner la danse. Après avoir fait deux fois le pas de l’An-Dro, les villageois les répètent sur place
en levant puis en baissant les bras. Sitôt fait, ils vont au centre en frappant des mains sur le troisième temps, virevoltent sur l’épaule droite ; même pas vers l’extérieur en achevant le tour. Et c’est reparti au bon vouloir des musiciens.
***
Laurent écrit à son ami Erwan, à qui il confit ses premières impressions en arrivant au Radeau.
Une lettre
« Tout d’abord, un sentiment d’étrangeté, voire d’insolite. Un accueil décapant destiné à te décourager. Des gens discutant longtemps, parfois en s’engueulant. Des
enfants délurés, t’interrogeant, te souriant ou t’envoyant des pierres à l’arrivée. Des réunions interminables, d’où les participants ressortent nerveux ou ébranlés. Des repas avec tout le monde, expédiés en peu de temps. Les membres toujours affairés. Le dortoir systématique, même s’il y a des chambres disponibles. Enfin des soupers entre volontaires, à parler des engagés ou à écouter les enseignements d’un gourou en herbe.
Puis le travail te happe pour la journée. Un océan de carottes à désherber, des roches à enlever, des souches à arracher. Point de fouet pour les esclaves, ni paroles, seulement la peur d’être jugé pour son labeur mal fait. La nuit sur un matelas défoncé, enveloppé dans des couvertures mitées, à entendre les ronflements de son compagnon de chambrée.Ton ami Laurent. »