Un choix douloureux ou le désir du cœur

Un choix évident

Un choix d'une femme au Moyen Âge et en Orient soufi
Roman initiatique, de quête et d’amour

 

Extrait du roman le choix de Firuze.
 
Un choix chanté
Roman initiatique en poèmes, danses, chants et musiques

Un choix : détour

Aux confins de l’Anatolie, entre deux chaînes de montagnes s’élevant de la steppe semi-désertique et parsemée de quelques volcans, les bassins renferment des bourgades. Elles sont concentrées à proximité des sources d’eau. Accueillies dans la maison de leur maître, des femmes vivaient dans l’une d’elles en couvent. Un fait exceptionnel en terre d’Islam. Leur mari et leurs bambins habitaient à l’extérieur. Dans des appartements loués dans le village ou bien dans les quelques dépendances mises à disposition. Point de mosquée, ni de dôme sous lequel reposerait leur inspiratrice Rabi’a, puisqu’elle était morte plusieurs siècles auparavant, mais une pièce polyvalente servant à la fois pour les prières et les repas. Les sœurs avaient mis à disposition une grange pour l’instruction des gamins des membres et des villageois. Qu’il soit élève, pèlerin, visiteur ou simple passant, le gîte et le couvert y était gratuit.

Poème

 
L’une des Soufies, enceinte de quatre mois, choisit de s’isoler. Le célibat n’étant pas imposé, la naissance signifierait peut-être de prendre une autre voie. Son époux et ses deux gosses l’attendaient ; un marmot de plus et son mari se révolterait ! Pour laisser ses tensions s’échapper avec le vol des grues qui, de leurs longues ailes, barrent le soleil de printemps, elle chante sa peine par un poème d’Abu Yazid Bistami.
Au plus secret du cœur je t’évoque. Je suis anéanti, tu demeures, mon nom est effacé ; effacés les vestiges de mon corps. Tu me réclames, je réponds ; il n’y a que toi, c’est toi qui me consoles par l’œil de l’imagination. Où que je me trouve tu es là.
 

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Les sentinelles alpines maintien de l’éveil

les sentinelles alpines
Roman initiatique sur les chemin de la libre expression, en art et relations

Les sentinelles ou les bouchons de la mer. Extrait du roman un pays, une communauté.

 
 
De la montagne à la communauté, un chemin d'introspection
Roman initiatique : de l’intérieur vers la beauté

Les sentinelles ou le guide de la destinée

La détente est l’amie du corps et de l’âme. Quand une personne la trouve, dans un environnement dépourvu de tensions et riches de distractions, elle irradie de bonheur son corps jusqu’alors crispé. Ainsi il relâche intérieurement, confiant pensées et résistances au vent. La trouve-t-on seulement dans la fuite du champ de bataille ? Si elle est associée au souffle, alors elle est présente dans l’action comme dans l’inaction. Son coin de prédilection est le silence dans les gestes et la voix. Pour la communauté, où le lieu de travail et l’habitat ne sont pas séparés, la suspension s’impose dans les journées, tels les silences sur une partition. Pour que la mélodie soit agréable à jouer et à écouter, un équilibre est à trouver. Se limiter au minimum pour sa tranquillité, la tension grandit alentour ; exceller dans la générosité, la détente nous comble et contamine nos proches.

Les frères

Après avoir aidé ses amis bergers jusqu’à la désalpe, Laurent était resté dans le village valaisan chez le propriétaire du consortium, pour traire les bêtes et curer l’étable. Il acceptait n’importe quels jobs, avide de passer sa hargne dans l’effort constant. Dans ses rares moments de liberté, il courait les sommets. Lors de ses nuits agitées, il écrivait ses pensées. Suite à sa déconvenue, qui l’avait fatalement écarté de son rêve de collectivité, ses deux frères lui avaient fait la surprise de le visiter en Suisse. Ils avaient relaté les lettres et leurs contenus, l’échec de Tristan, le renoncement de Bleiz à ramener le benjamin au bercail. Tristan gardait son idée d’engagement pour la nation, Bleiz s’orientait dans la taille de pierre, Enora aux beaux-arts, Laurent ne reprendrait pas les études. N’en déplaise à sa mère, il serait berger. Les frangins s’étaient consolés en de grandes virées sur les hautes crêtes, scellant le pacte de ne jamais se laisser tomber.
 

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Errance dans les contrées d’Asie

 Errance

Errance du désert en Himalaya, de monastère en yourte

Errance en Asie mineur
Roman d’aventure initiatique

Un extrait du roman la voie de l’errance.

Errance en lamaserie

Errance en Himalaya Tibet

Le message

Au petit matin, un moine vint réveiller les voyageurs. Ils se levèrent discrètement pour ne pas réveiller leurs compagnons de chambrée. L’homme leur remit à chacun une étole blanche. Le lama voulait les rencontrer. Les quatre garçons se concertèrent du regard, étonnés par la requête du supérieur. L’abbé se recueillait dans une très grande salle de prière pourvue de colonnes garnies de tapis. Une multitude de statuettes dominait la pièce décorée de rouleaux peints, elles veillaient les religieux silencieux. Les visiteurs durent attendre que cesse la méditation avant de connaître la raison de leur convocation. Une demi-heure, un temps interminable pour des jeunes impatients, plus habitués à galoper dans le désert ou vadrouiller sur les routes, que de rester assis en lotus ! Ils s’apaisèrent en contemplant les couleurs jaunes et pourpre des méditants, la terre safran pour la stabilité, le feu rouge de l’éloquence.

Orge

Les élèves, entre quinze et vingt ans, sortirent un par un. Le lama fit signe aux voyageurs de venir le rejoindre près de la statue d’un enfant, le fondateur de l’école gelugpa. Après avoir salué le vieil homme, mains jointes sur le cœur et tête inclinée, les garçons lui offrirent leur écharpe en soie. Il les prit puis les entraîna dans ses appartements privés. Sitôt les invités installés, un thé au beurre de yack et de la farine d’orge leur fut servi. Ils mangèrent en silence, installés sur des coussins disposés pêle-mêle sur une natte tressée. Le Rinpoché les regarda former maladroitement une pâte avec leurs doigts, ne sachant s’ils devaient aussi boire le thé. Il sourit.
— Puis-je connaître la raison de votre venue parmi nous ?

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Bientôt, comme un avant-goût épicé et salé

Bientôt, en juillet, seront édités deux romans contemporain et historique. Deux récit d’apprentissage et d’amour. Des monts du Zagros à la grotte des Korrigan Deux livres sur le thème du choix. Bientôt le choix de Firuze Une fiction se situant au moyen âge entre la Mésopotamie et la Perse. Chroniques. Ce roman, c’est l’histoire de … Lire la suite

Dans les prochains mois, naissance d’amour

Dans les prochains mois sortirons deux romans : le choix de Firuze aux éditions 5 sens et Un pays, une communauté aux éditions le lys bleu. Dans les prochains mois, le choix de Firuze Au Moyen Âge, entre la Mésopotamie et l’Iran, deux jeunes gens se rencontrent au sein d’une caravane, alors perturbée par un … Lire la suite

Panique sous le bleu de Tengri

Panique en Himalaya, Everest
Roman initiatique au pied du Chomolungma : une aventure au Tibet

Panique en Himalaya. Un extrait du roman la voie de l’errance.

Panique : la chute

Le soleil atteignait son zénith, un disque éblouissant surplombant les sommets dégagés, blancs sur une toile azurée. Les voyageurs empruntèrent le sentier qu’ils avaient dû quitter le matin même. Un raidillon bordé d’un remblai de pierres, un mur de soutènement pour le consolider, un chemin de caravaniers qui conduisait à une longue crête aiguisée. Ils admirèrent le travail titanesque du peuple des montagnes. Passé quatre mille mètres, outre le froid, la lumière aveuglait et l’oxygène se raréfiait.

Panique : respiration

Les garçons retrouvaient les symptômes qu’ils avaient oubliés : gonflement des mains et du visage, vomissements, maux de tête, essoufflement. Pourtant habitués aux saisons extrêmes du désert de Gobi, ils développaient divers signes inquiétants : engelures, déshydratation, enflure des pieds et des chevilles, une réaction à l’altitude trop élevée. Mais d’autres signaux préoccupaient davantage Champo : leur peau bleutée indiquant un possible œdème du poumon, ou encore leur confusion, titubation, trébuchement, une manifestation d’un début d’œdème du cerveau. Il épiait les deux signes alarmants qui l’obligeraient à dévaler au plus vite la pente : les crachats roses et mousseux, les hallucinations. Alors les réactions disparaîtraient instantanément. Bien qu’il eût lui aussi des céphalées et une gêne respiratoire, Ganzorig paraissait mieux adapté que ses jeunes camarades. Une aide précieuse pour le Tibétain.

 Arbre d’ivoire

Champo avait étudié gratuitement, trois ans durant, à l’école des guides de montagne du Tibet, sélectionné à seize ans dans son village natal à plus de quatre mille mètres, puis embauché par la Compagnie de Lhassa. Sa famille l’avait suivi dans la capitale ; des pauvres gens dans une ville de riches. Le benjamin entretenait ses parents. Sukbataar, le plus robuste des trois enfants, parvenait à suivre ses aînés, Naranbaatar et Kushi peinaient en arrière. N’avançant que par la seule force de la volonté, ils parvenaient à peine à respirer. Ils s’arrêtaient souvent pour admirer le paysage, un spectacle à couper le souffle ! obligeant leurs compagnons à les attendre. Les cimes se découpaient tel un grand arbre d’ivoire déployant ses branches dans le ciel infini ; le disque solaire embrasait les arêtes d’argent comme les couronnes des puissants khans sous la clémence de Tengri. Au loin, les glaciers dégringolaient en cascades luisantes et se brisaient en séracs sales et géants. En contrebas, les névés blancs, striés de sang, s’écoulaient sur la terre mouillée, à l’instar des langues tombantes des chameaux assoiffées par le sable brûlant.

Panique : l’antre

Les voyageurs arrivèrent enfin à la crête méridionale, passage forcé pour atteindre le col frontalier. À l’ouest, la boule rouge de l’astre du jour s’enfonçait derrière les cimes effilées, nappant d’orange et de pourpre leurs contours glacés. D’un côté, la chaîne himalayenne inondée de feu, de l’autre, le Sikkim et peut-être le Bhoutan, disparaissant peu à peu dans l’antre des Dieux.
Champo décida d’une halte à l’abri du vent derrière de grosses roches. Les sacs en plume d’oie furent aussitôt étalés côte à côte sur une toile plastifiée et chacun se précipita dans son duvet, la tête engoncée dans les capuches rembourrées.

Panique : soins

Les jambes au chaud dans son sarcophage, le guide distribua des galettes sucrées et mit le réchaud à brûler pour le thé. Il sortit de son sac de la farine d’orge et même du beurre conservé dans un pot en fer blanc et en garnit les cinq récipients.
— C’est de la graisse qu’il vous faut. Je vais aussi vous faire une décoction de racine d’orpin, mais je crains que ce ne soit pas suffisant pour enrayer vos symptômes. La seule solution est un changement d’altitude brutale. Donc demain, nous passons la crête pour nous précipiter sans halte en contre-bas
— Tout dépend si la pente est un pré ou de la rocaille, parvint à plaisanter Sukbataar.
— Je ne te demande pas ton avis, c’est un ordre ! S’emporta son aîné.
Champo étala par-dessus ses protégés les épaisses couvertures tissées de poils de yaks.
— Dormez maintenant, demain je vous réveille très tôt, dit-il d’une voix adoucie.

 Le pont

La crête se présenta telle une route parfaitement dessinée, d’une étroitesse démesurée, un pont enjambant le néant. Dans son prolongement, le col, la porte de la liberté. Les voyageurs encordés de baudrier en baudrier, Champo se lança le premier, Sukbataar à quinze mètres après lui. Le guide avait préféré des petits groupes plutôt qu’une longue file, estimant le passage aisé à franchir. En effet, il ne leur fallut pas longtemps pour le traverser. Sitôt atteint le versant opposé, le Tibétain fit signe à l’autre file de passer. Elle s’engagea, espacée de huit mètres. À mi-parcourt, Ganzorig entendit un grand cri. Il n’eut pas le temps de se retourner que, soudain, il fut entraîné vers l’abîme. Il parvint de justesse à se plaquer en arrière d’une roche et à s’y caler fermement. Le poids de la cordée lui serra la taille et l’empêcha de respirer. Quand il put enfin ouvrir les yeux sur la scène de l’accident, un atroce pressentiment lui vrilla les boyaux. Ce fut pire qu’il le pensait. La crête vierge, la corde tendue vers le précipice. Affolé, il maintint de toutes ses forces le cordage, en espérant qu’il ne brisât pas, que les mousquetons ne lâchent point, propulsant les garçons dans le ravin himalayen.
D’abord incapable de réaction, Champo se détacha de son compagnon. Il prit dans son sac le matériel prêté par la Compagnie des guides, puis il se précipita sur la crête. Sukbataar se retrouva seul et figé par la peur.

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Le sac médecine, le bison et l’ours

Le sac médecine. Légendes amérindiennes et témoignage de vie.

Le sac médecine
Roman initiatique le chant du tambour.

Le sac médecine : échange

Achachak s’arrêta de jouer, le vieil homme se tourna vers lui.
« Ici il n’y a plus de rivaux, seulement des frères unis par les sons de la terre, des corps anéantis, mais des âmes libres. Continue à jouer aigle courageux, ta médecine est bonne et forte. Tu es le seul parmi nous à avoir un tambour, tu vas accompagner nos prières, tu vas nous aider à garder le lien avec la Mère terre.
 
Le sac médecine
Roman initiatique : les Algonquins

La plume

« Que contient ton sac-médecine ? »
Surpris par la question, Achachak toucha machinalement son sac comme s’il en découvrait pour la première fois la signification.
« Une plume de geai bleu, je l’y ai mise avant d’avoir eu ma vision, comme mon père me l’avait demandé, répondit le jeune homme d’un air coupable.
– Tu dois y mettre des herbes, foin d’odeur pour le nord, tabac pour l’est, cèdre pour le sud et sauge pour l’ouest, ne le savais-tu pas ?
– Il en contient déjà, s’impatienta le garçon.
– Tu devras y mettre quatre fois quatre choses. Lors de ton arrestation, les Blancs l’ont-ils touché ?
– Ils me l’ont d’abord arraché, puis ils me l’ont remis avec mes affaires. En revanche ils ont gardé mes armes.
– Alors donne-le-moi, il est devenu impur, personne d’autre que toi ne peut le toucher. Je te donne le mien, il contient les herbes dont je t’ai parlé. Il contient d’autres choses, dont une griffe d’ours qui te donnera le courage d’avancer. Tu me donneras le tien. Bien que je sois un vieillard qui n’ait plus vraiment besoin d’être protégé, la plume de geai m’aidera à dissiper mes sombres pensées, à disperser mon brouillard de tristesse et de mélancolie. J’ai bien sûr touché mon sac médecine, cependant tu n’as rien à craindre d’un vieillard qui ne veut que ton bien. »
 

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Dans un camp tzigane, le rire et le chant

Dan un camp tzigane, l’humour

Dans un camp tzigane
Roman de quête en danses, chants et musiques

Un extrait du roman la révolution du klezmer.

Dans un camp tzigane Qui sont les Tziganes de Transylvanie?, rencontre entre musiciens

Dans un camp tzigane, musique
Roman initiatique : les musiciens

L’humour

 
Doyna, comme tu sonnes à mes oreilles, Doyna…
Je n’oublierai pas ton son, Doyna…
un chant tzigane joyeux, Doyna…
toujours jeune, toujours nouvelle, Doyna…
À travers les champs, à travers l’herbe, courent les moutons, courent les lièvres, Doyna…
Il y a un petit oiseau qui vole et embrasse deux beaux yeux, Doyna…
Des yeux noirs comme deux pommes, j’embrasse ma chère petite tête, Doyna…
Des lèvres en soie comme des crolles, des joues rouges comme des abricots, Doyna…
Chantent les champs, fleurissent les fleurs, ma fille est revenue, Doyna…
Rit mon cœur et chante mon violon un chant tzigane, Doyna…
C’est arrivé après deux semaines que mon cœur tzigane s’est cassé, Doyna…
Seulement, il joue du violon, toujours pleurer, toujours jouer, Doyna…
Chant yiddish 

Dans un camp tzigane :

Les rayons ardents du soleil réveillent Elijah et Istvan endormis à même la terre. Ils se redressent, fatigués et courbaturés. Le camp est désert, ils sont les seuls près du foyer. Le klezmer sent son foie et sa tête l’agresser, ses jambes flageolantes qui ne peuvent plus le porter. Il lui prend l’envie de régurgiter tant il a la nausée. Le garçon rit aux éclats.
« Tu ne dois pas souvent boire de Pálinka. Tu ressembles à un ivrogne qui attend que sa femme lui ouvre la porte, tu n’as plus qu’à t’étaler sur le sol à te vomir dessus. »
Leur hôte de la veille, le fils aîné du défunt, sort de sa roulotte peinte de rouge et de vert. Il s’avance vers ses deux convives, une cafetière et trois tasses dans les mains. Il s’agenouille près du foyer éteint, il souffle les quelques braises enfouies dans les cendres, puis pose du bois dessus. Bientôt une colonne de fumée grise, puis une flamme orangée jaillit. L’homme met la boisson à chauffer sur une pierre.
« Si vous ne savez pas où aller, les gadjos, vous pouvez rester ici.
– Merci, mais nous ne voulons pas abuser, répond Elijah.
– Que mes enfants meurent aujourd’hui si nous ne sommes pas assez bien pour vous ! »
Elijah est surpris par l’agressivité de son hôte.
« Pardon, je ne voulais pas vous vexer, c’est avec plaisir que nous acceptons l’invitation. »
 

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Esprit protecteur, vision accroché à l’aigle

Esprit protecteur, vision sur le Saint-Laurent

Esprit protecteur
Roman initiatique

Un extrait du roman le chant du tambour.

L’aigle

Se parant d’amarante, les flots gonflaient les berges grenat? Elles inondaient la crique safran, déserte à l’exception des goélands, bernaches et quelques pêcheurs. Assis sur la dune, traumatisé par la haine des autres à son égard, Achack observait les hommes pousser les canots à l’eau, ramer au large. Ils immergeaient leurs filets et attendaient que les bancs de morues se prennent dans les mailles. Les mêmes gestes et postures que ceux des Nations ! 

Esprit protecteur :  les autres

Lors de sa pérégrination sur les berges du fleuve et à l’intérieur des terres, il avait vu les gens se rassembler autour de ce qu’il devinait être un défunt. De la même façon que son clan accompagnait ses morts jusqu’au territoire des esprits. Des bébés accrochés à la poitrine de leur mère ou emmaillotés dans leur dos, des jeunes gens danser aux sons des instruments.
« Finalement ils ne sont pas si dissemblables de nous. Les anciens leur auraient-ils transmis les connaissances nécessaires à la vie dans ce pays ? Je comprends mieux pourquoi le premier prophète du quatrième feu croyait en la possibilité d’une vie fraternelle, la promesse d’une seule Nation, peut-être y a-t-il toujours un espoir de rapprochement », pensa-t-il.

Prophétie

Il se rappela une autre prophétie, le huitième feu. Son oncle ne s’attardait pas sur ce point, car, disait-il, ce feu ne pouvait être allumé que par le précédent. Cela ne pouvait advenir que si les personnes attirées par la culture ancestrale des Natifs de cette terre restaient fermes dans leur quête. Or aucun des Blancs rencontrés n’avait encore manifesté un quelconque intérêt pour son tambour, l’héritage des aînés. À moins que les autres, mentionnés par son père et la femme-médecine, fussent en définitive d’autres gens, membres d’un autre peuple.

Les yeux fermés, Achack goûta à la solitude après un bain forcé dans une mer d’humains. Il releva la tête, un aigle volait au-dessus de lui, déployant ses longues rémiges incarnates dans le vent et planant en décrivant un large cercle. Un grand silence. Les alentours revêtirent un manteau écarlate. Fleuve, plage et monts disparurent dans un grand brasier ardent. Seul le rapace resta dans la vision du garçon.

Esprit protecteur Saint-Laurent
Roman initiatique : la pêche

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Cortège : le fantôme de la mort

Cortège en fanfare, enterrement en larme. La vie se poursuit.

Cortège les tziganes
Roman initiatique : les Tziganes
Extrait du roman la révolution du klezmer.
 
 
Cortège au son du violon
Roman de quête

Cortège : les Roms

Une grande ronde. Les danseurs marchent sur le cercle, dans uns sens puis dans l’autre. Ils avancent au centre en levant les mains, ils reculent en les baissant. Puis c’est la farandole. Le meneur, un foulard coincé entre les doigts, serpente entre les musiciens, des Tziganes aux violons usés, cymbalums rapiécés, mais des virtuoses renommés.
La musique accélère, ainsi se poursuit le long freylekh.

Cortège : les couleurs

Des marmottes fauves, debout sur le pré flamboyant, guettent les deux humains qui descendent le raidillon fleuri de mauve, violet, rouge, jaune et blanc. Un lynx miel bondit de roches en rochers en direction des hêtres gris et des sapins émeraude. Elijah s’arrête sur un promontoire qui surplombe un village montagnard aux habitations en bois bruns. Les voyageurs peuvent voir, au-dessus des contreforts jade et amande, poindre les premières lueurs sanguines du soleil à son déclin. Le klezmer Un petit mot sur la musique klezmer, habitué à reconnaître les couleurs des modes musicaux, a la sensation de découvrir pour la première fois les teintes de son pays. Istvan, debout à ses côtés, contemple la vallée brumeuse qui reçoit les eaux d’un torrent tumultueux.

Les buffles

Depuis Iassy, les musiciens ont traversé la plaine moldave, les Carpates orientales, jusqu’aux portes de la Transylvanie. Une année a passé depuis l’été où ils se sont rencontrés. Ils ont dormi plus souvent dans les foins que sur une paillasse, ils ont mangé plus souvent dehors qu’autour d’une table près d’un bon feu. Elijah prend le garçon par la main, il l’entraîne jusqu’aux premières maisons d’un gros bourg, au travers une forêt sombre d’épicéas. L’enfant de douze ans se laisse faire sans broncher, tant il est épuisé. Ils arrivent sur l’unique route villageoise, bordée de maisons à un étage, de hauts portails en bois richement sculptés, gravés de sentences et de bas-reliefs. Un troupeau de buffles, poussé par un jeune pâtre, les oblige à s’écarter. Elijah l’interpelle.
« Connais-tu un gîte où nous pouvons manger et passer la nuit ?
– Tout est fermé pour la Saint-Jean. Après la traite on va tous sur la colline pour sauter le feu, vous pourrez veiller avec ma famille, il y a à boire et à manger.
– D’accord, nous pourrons même vous jouer quelques airs.
– J’en parle à mes parents. Attendez ici, on viendra vous chercher. À tout de suite. »

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