Sur la route du refuge, de Russie au Canada, des racines aux branches, la voie turquoise du pardon traverse la terre de la spiritualité.
L’arbre des réfugiés
J’écris pour voyager et libérer l’inspiration
La résistance de l’aigle dans le vent. La hauteur de vue et le silence pour avancer.
Les yeux fermés, Achack goûta à la solitude après un bain forcé dans une mer d’humains. Il releva la tête, un aigle volait au-dessus de lui, déployant ses longues rémiges incarnates dans le vent et planant en décrivant un large cercle. Un grand silence. Les alentours revêtirent un manteau écarlate. Fleuve, plage et monts disparurent dans un,grand brasier ardent. Seul le rapace resta dans la vision du garçon.
Un grand feu rouge se dressa devant lui. Un aigle flamboyant en
sortit, le toucha, l’embrasa et retourna dans les flammes.
Achack sortit de sa torpeur. Le pourpre s’estompait peu à peu. Le ciel redevenait rosé, les berges lilas et l’eau saumon. Baissant à nouveau ses paupières, il savoura l’instant magique. Le don de sa vision. Après de nombreux jeûnes, les conditions favorables que seul décidaient les esprits, des langueurs et bien des détours pour y parvenir, il avait reçu le présent inestimable qu’attendaient tous les jeunes de son clan. En affrontant sa peur, en traversant dignement l’adversité, il avait enfin rencontré son esprit protecteur.
Que signifiait ce songe ? Pourquoi toujours le feu, était-ce en rapport avec la prophétie relatée par son oncle ? L’esprit de l’aigle lui révélera en son temps son message. Il avait faim et froid, il devait trouver au plus vite une place pour préparer le foyer et manger les poissons séchés. Quand il ouvrit les yeux pour discerner où planter son camp, il découvrit, stupéfait, une bande d’enfants, petits et grands, en arc de cercle devant lui. Il ne les avait pas entendus, ni même sentis, tant il était habité par sa vision.
Au retour de leur excursion dominicale, les jeunes avaient trouvé un Indien priant ses dieux ou le diable, posé sur la dune, perdu dans sa méditation, sa peau étrangement cuivrée, un tambourin à ses côtés, armé comme s’il était sur le sentier de la guerre. Ils avaient d’abord eu peur
de lui, pourtant seul et guère plus âgé qu’eux. Ils avaient attendu qu’enfin il ouvre les yeux pour lui faire sentir, à leur façon, qu’il n’était pas ici chez lui, qu’il avait eu tort de quitter sa réserve, qu’il était un étranger puant, alcoolique, violent, fainéant et différent, comme le disaient souvent leurs parents. Se resserrant en un groupe compact et menaçant, les garçons s’apprêtèrent à frapper le sauvage, lui infliger une correction semblable à celles qu’ils recevaient à la maison. Ils le provoquèrent en se moquant de lui, le rabaissèrent par des mots injurieux, lui crachant dessus. Encouragés par les plus grands, les petits lui envoyèrent du sable dans les yeux, certains même se risquèrent à lui arracher la percussion des mains.
Tendu comme un arc, l’Algonquin reçut les traits de haine avec dignité. On lui avait appris à toucher l’adversaire avec un bâton plutôt que de le tuer, un acte d’honneur et de respect. Aussi il prit sa lance, la retourna
pour atteindre un bambin qui venait de se saisir de son sac. Le gamin, surpris, tomba à la renverse. Effrayés, ses camarades le relevèrent et reformèrent aussitôt le cercle. La guerre avait commencé. Achack paniqua. Ses ennemis avaient mal interprété son geste, ils allaient le massacrer. Il chercha désespérément une issue. Laissant à terre son
arme, il se redressa et, tous ses muscles bandés, se prépara à combattre à mains nues. Ses jeunes agresseurs avaient peur eux aussi. Ils hésitaient, ils étaient allés trop loin.
Achack leva la tête vers le ciel rubis, afin de demander le secours de son animal totem, mais l’aigle n’était plus là ! Il le sentit en lui, l’incitant à traverser en silence l’adversité. Il rangea calmement sa pique, plaça son sac sur le dos et franchit avec calme la mêlée de ces êtres qui, comme lui, étaient faits de chair, de sang, d’émotions et de vulnérabilité. Personne n’osa l’arrêter.
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L’arbre des réfugiés est l’histoire de deux jeunes gens issus d’une ferme anabaptiste en Russie. Avec leur enfant, ils fuient la guerre, la famine et l’oppression. Leur rébellion les a conduits à la révolution. La répression les a poussés à la fuite. Contraints de quitter leurs racines, parfois en cachant leurs identités, ils parcourent les branches foisonnantes de l’immigration, insertion et rejet, jusqu’à la terre nourricière de la libération ; voir de la résurrection. Ce roman chante la route de l’exil et la roue de guérison qui conduit à la réconciliation. De secrets en péripéties, de communautés en rencontres, se dévoile peu à peu le mystère enfoui.
Ce roman chante la route de l’exil et la roue de guérison qui conduit à la réconciliation. De secrets en péripéties, de communautés en rencontres, se dévoile peu à peu le mystère enfoui. Je l’ai écrit en hommage aux victimes des préjugés ou des résistants à l’endoctrinement, lesquels, pour pouvoir être eux-mêmes et simplement avancer, doivent parfois s’expatrier. C’est une ode tant à la liberté qu’au pardon, deux chemins ardus qui ont en commun de permettre à l’humain de se tenir debout entre ciel et terre, avec dignité, pour que puisse circuler la lumière de la joie.
En voici un passage
Chronique de Stéphanie Pereira, sur Facebook. Qu’est-ce qu’on attend pour lire. « Leurs grands-parents avaient connu l’invasion chinoise, ils avaient pleuré l’exil de leurs parentés et amis. Les garçons et les filles avaient grandi dans la mémoire de la destruction de leur peuple. Ils connaissaient eux-mêmes l’expérience de l’humiliation, de la brusquerie. Ils vivaient … Lire la suite