Le sac médecine, le bison et l’ours

Le sac médecine. Légendes amérindiennes et témoignage de vie.

Le sac médecine
Roman initiatique le chant du tambour.

Le sac médecine : échange

Achachak s’arrêta de jouer, le vieil homme se tourna vers lui.
« Ici il n’y a plus de rivaux, seulement des frères unis par les sons de la terre, des corps anéantis, mais des âmes libres. Continue à jouer aigle courageux, ta médecine est bonne et forte. Tu es le seul parmi nous à avoir un tambour, tu vas accompagner nos prières, tu vas nous aider à garder le lien avec la Mère terre.
 
Le sac médecine
Roman initiatique : les Algonquins

La plume

« Que contient ton sac-médecine ? »
Surpris par la question, Achachak toucha machinalement son sac comme s’il en découvrait pour la première fois la signification.
« Une plume de geai bleu, je l’y ai mise avant d’avoir eu ma vision, comme mon père me l’avait demandé, répondit le jeune homme d’un air coupable.
– Tu dois y mettre des herbes, foin d’odeur pour le nord, tabac pour l’est, cèdre pour le sud et sauge pour l’ouest, ne le savais-tu pas ?
– Il en contient déjà, s’impatienta le garçon.
– Tu devras y mettre quatre fois quatre choses. Lors de ton arrestation, les Blancs l’ont-ils touché ?
– Ils me l’ont d’abord arraché, puis ils me l’ont remis avec mes affaires. En revanche ils ont gardé mes armes.
– Alors donne-le-moi, il est devenu impur, personne d’autre que toi ne peut le toucher. Je te donne le mien, il contient les herbes dont je t’ai parlé. Il contient d’autres choses, dont une griffe d’ours qui te donnera le courage d’avancer. Tu me donneras le tien. Bien que je sois un vieillard qui n’ait plus vraiment besoin d’être protégé, la plume de geai m’aidera à dissiper mes sombres pensées, à disperser mon brouillard de tristesse et de mélancolie. J’ai bien sûr touché mon sac médecine, cependant tu n’as rien à craindre d’un vieillard qui ne veut que ton bien. »
 

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Dans un camp tzigane, le rire et le chant

Dan un camp tzigane, l’humour

Dans un camp tzigane
Roman de quête en danses, chants et musiques

Un extrait du roman la révolution du klezmer.

Dans un camp tzigane Qui sont les Tziganes de Transylvanie?, rencontre entre musiciens

Dans un camp tzigane, musique
Roman initiatique : les musiciens

L’humour

 
Doyna, comme tu sonnes à mes oreilles, Doyna…
Je n’oublierai pas ton son, Doyna…
un chant tzigane joyeux, Doyna…
toujours jeune, toujours nouvelle, Doyna…
À travers les champs, à travers l’herbe, courent les moutons, courent les lièvres, Doyna…
Il y a un petit oiseau qui vole et embrasse deux beaux yeux, Doyna…
Des yeux noirs comme deux pommes, j’embrasse ma chère petite tête, Doyna…
Des lèvres en soie comme des crolles, des joues rouges comme des abricots, Doyna…
Chantent les champs, fleurissent les fleurs, ma fille est revenue, Doyna…
Rit mon cœur et chante mon violon un chant tzigane, Doyna…
C’est arrivé après deux semaines que mon cœur tzigane s’est cassé, Doyna…
Seulement, il joue du violon, toujours pleurer, toujours jouer, Doyna…
Chant yiddish 

Dans un camp tzigane :

Les rayons ardents du soleil réveillent Elijah et Istvan endormis à même la terre. Ils se redressent, fatigués et courbaturés. Le camp est désert, ils sont les seuls près du foyer. Le klezmer sent son foie et sa tête l’agresser, ses jambes flageolantes qui ne peuvent plus le porter. Il lui prend l’envie de régurgiter tant il a la nausée. Le garçon rit aux éclats.
« Tu ne dois pas souvent boire de Pálinka. Tu ressembles à un ivrogne qui attend que sa femme lui ouvre la porte, tu n’as plus qu’à t’étaler sur le sol à te vomir dessus. »
Leur hôte de la veille, le fils aîné du défunt, sort de sa roulotte peinte de rouge et de vert. Il s’avance vers ses deux convives, une cafetière et trois tasses dans les mains. Il s’agenouille près du foyer éteint, il souffle les quelques braises enfouies dans les cendres, puis pose du bois dessus. Bientôt une colonne de fumée grise, puis une flamme orangée jaillit. L’homme met la boisson à chauffer sur une pierre.
« Si vous ne savez pas où aller, les gadjos, vous pouvez rester ici.
– Merci, mais nous ne voulons pas abuser, répond Elijah.
– Que mes enfants meurent aujourd’hui si nous ne sommes pas assez bien pour vous ! »
Elijah est surpris par l’agressivité de son hôte.
« Pardon, je ne voulais pas vous vexer, c’est avec plaisir que nous acceptons l’invitation. »
 

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Esprit protecteur, vision accroché à l’aigle

Esprit protecteur, vision sur le Saint-Laurent

Esprit protecteur
Roman initiatique

Un extrait du roman le chant du tambour.

L’aigle

Se parant d’amarante, les flots gonflaient les berges grenat? Elles inondaient la crique safran, déserte à l’exception des goélands, bernaches et quelques pêcheurs. Assis sur la dune, traumatisé par la haine des autres à son égard, Achack observait les hommes pousser les canots à l’eau, ramer au large. Ils immergeaient leurs filets et attendaient que les bancs de morues se prennent dans les mailles. Les mêmes gestes et postures que ceux des Nations ! 

Esprit protecteur :  les autres

Lors de sa pérégrination sur les berges du fleuve et à l’intérieur des terres, il avait vu les gens se rassembler autour de ce qu’il devinait être un défunt. De la même façon que son clan accompagnait ses morts jusqu’au territoire des esprits. Des bébés accrochés à la poitrine de leur mère ou emmaillotés dans leur dos, des jeunes gens danser aux sons des instruments.
« Finalement ils ne sont pas si dissemblables de nous. Les anciens leur auraient-ils transmis les connaissances nécessaires à la vie dans ce pays ? Je comprends mieux pourquoi le premier prophète du quatrième feu croyait en la possibilité d’une vie fraternelle, la promesse d’une seule Nation, peut-être y a-t-il toujours un espoir de rapprochement », pensa-t-il.

Prophétie

Il se rappela une autre prophétie, le huitième feu. Son oncle ne s’attardait pas sur ce point, car, disait-il, ce feu ne pouvait être allumé que par le précédent. Cela ne pouvait advenir que si les personnes attirées par la culture ancestrale des Natifs de cette terre restaient fermes dans leur quête. Or aucun des Blancs rencontrés n’avait encore manifesté un quelconque intérêt pour son tambour, l’héritage des aînés. À moins que les autres, mentionnés par son père et la femme-médecine, fussent en définitive d’autres gens, membres d’un autre peuple.

Les yeux fermés, Achack goûta à la solitude après un bain forcé dans une mer d’humains. Il releva la tête, un aigle volait au-dessus de lui, déployant ses longues rémiges incarnates dans le vent et planant en décrivant un large cercle. Un grand silence. Les alentours revêtirent un manteau écarlate. Fleuve, plage et monts disparurent dans un grand brasier ardent. Seul le rapace resta dans la vision du garçon.

Esprit protecteur Saint-Laurent
Roman initiatique : la pêche

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Cortège : le fantôme de la mort

Cortège en fanfare, enterrement en larme. La vie se poursuit.

Cortège les tziganes
Roman initiatique : les Tziganes
Extrait du roman la révolution du klezmer.
 
 
Cortège au son du violon
Roman de quête

Cortège : les Roms

Une grande ronde. Les danseurs marchent sur le cercle, dans uns sens puis dans l’autre. Ils avancent au centre en levant les mains, ils reculent en les baissant. Puis c’est la farandole. Le meneur, un foulard coincé entre les doigts, serpente entre les musiciens, des Tziganes aux violons usés, cymbalums rapiécés, mais des virtuoses renommés.
La musique accélère, ainsi se poursuit le long freylekh.

Cortège : les couleurs

Des marmottes fauves, debout sur le pré flamboyant, guettent les deux humains qui descendent le raidillon fleuri de mauve, violet, rouge, jaune et blanc. Un lynx miel bondit de roches en rochers en direction des hêtres gris et des sapins émeraude. Elijah s’arrête sur un promontoire qui surplombe un village montagnard aux habitations en bois bruns. Les voyageurs peuvent voir, au-dessus des contreforts jade et amande, poindre les premières lueurs sanguines du soleil à son déclin. Le klezmer Un petit mot sur la musique klezmer, habitué à reconnaître les couleurs des modes musicaux, a la sensation de découvrir pour la première fois les teintes de son pays. Istvan, debout à ses côtés, contemple la vallée brumeuse qui reçoit les eaux d’un torrent tumultueux.

Les buffles

Depuis Iassy, les musiciens ont traversé la plaine moldave, les Carpates orientales, jusqu’aux portes de la Transylvanie. Une année a passé depuis l’été où ils se sont rencontrés. Ils ont dormi plus souvent dans les foins que sur une paillasse, ils ont mangé plus souvent dehors qu’autour d’une table près d’un bon feu. Elijah prend le garçon par la main, il l’entraîne jusqu’aux premières maisons d’un gros bourg, au travers une forêt sombre d’épicéas. L’enfant de douze ans se laisse faire sans broncher, tant il est épuisé. Ils arrivent sur l’unique route villageoise, bordée de maisons à un étage, de hauts portails en bois richement sculptés, gravés de sentences et de bas-reliefs. Un troupeau de buffles, poussé par un jeune pâtre, les oblige à s’écarter. Elijah l’interpelle.
« Connais-tu un gîte où nous pouvons manger et passer la nuit ?
– Tout est fermé pour la Saint-Jean. Après la traite on va tous sur la colline pour sauter le feu, vous pourrez veiller avec ma famille, il y a à boire et à manger.
– D’accord, nous pourrons même vous jouer quelques airs.
– J’en parle à mes parents. Attendez ici, on viendra vous chercher. À tout de suite. »

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Quand l’injustice oppresse

Quand l’injustice oppresse : une métaphore sur la résistance. Quand l’injustice oppresse : une lueur d’histoire « Notre vie commence à s’arrêter le jour où nous gardons le silence sur les choses graves » Martin Luther King Jr. Non-violence.   Une petite histoire L’émissaire   Sur une route, un homme marche, las des tourments qui … Lire la suite

Libres vagabonds sous la voûte bleutée

Libres vagabonds sous le ciel bleu de Tengri Chronique du roman la voie de l’errance.     Libres vagabonds : résistance Quitter sa famille pour l’inconnu quand on a neuf ans, n’est pas facile. Quand il s’agit de perdre son identité, c’est pire. À cet âge, l’esprit de rébellion peut être très forte. La recherche … Lire la suite

Une page Facebook pour tous mes romans

Une page Facebook pour tous mes romans. Une page Facebook Jean-Luc Bremond auteur de romans Le chant du tambour devient la page officielle de mes romans. Les autres pages, la révolution du klezmer et la voie de l’errance restent ouvertes, avec les mêmes publications; ceci afin de ne pas perdre les abonnés. Une page Facebook … Lire la suite

Un pays sur le toit de l’utopie

Un pays de nouveauté. Prochaine naissance dans un poulailler. Je suis arrivé, la communauté comme moyen. Je me suis arrêté,la communauté comme chemin. J’ai persévéré, la communautécomme passage. Puis je me suis retourné, ai fait face et traversé .       Avec comme titre provisoire : la traversée d’une communauté. Un pays sur une … Lire la suite

Rencontre fatale dans les monts de l’amour

Rencontre: un amour plus fort que la mort Présentation de mon prochain roman : le choix de Firuze. Dès réception de la couverture, j’ouvrirai une nouvelle page sur ce blog. Rencontre : une résistance au Moyen Âge   Ce roman se situe au Moyen Âge, dans la cité des Califes et l’Iran. Il avance jusqu’au … Lire la suite

Qui sont les Tziganes de Transylvanie?

Qui sont les Tziganes? Quelques notes à propos des personnes rencontrées par Elijah, le klezmer de mon roman : La révolution du Klezmer.

Qui sont les Tziganes
Roman de quête initiatique : un voyage musical

Les Roms

 
Qui sont les Tziganes?

Qui ne touche pas

C’est à partir des années 1980, sous Ceausescu, que les nomades tziganes de Transylvanie ont été systématiquement sédentarisés, obligés de vivre juste en dehors des villes et des villages où ils se sont spécialisés dans la ferblanterie et zinguerie. Certains se sont installés dans les bourgs saxons, Souabes, Landlers…, ou plus simplement Allemands, fuyant jusqu’en 1989 le régime totalitaire qui s’est ainsi enrichi par l’immigration payée par l’État allemand. Comme par le passé, ils nouent des liens entre les différentes familles des Roms.

Le nom Tzigane signifie : qui ne touche pas ; une appellation venue de la lointaine Anatolie (Phrygie.) Ils se nomment eux-mêmes les enfants des Rroms (autre orthographe), ou Romanichel.

Qui sont les Tziganes? Autochtones

Originaires d’Inde, les Tziganes, de langue romanès, se sont finalement bien enracinés en Transylvanie, composées de plusieurs minorités dont ils se sentent plus proches que les Tziganes du reste de la Roumanie, au point de nommer leur lieu d’ancrage depuis des générations, une ville ou une région, comme leur maison ; bien que n’affirmant pas, comme les autres peuples transylvains (hongrois, moldave et valaque), leur identité légitime sur le pays, ils sont avec eux condescendants envers la pauvreté des Roumains. Comme eux, ils se considèrent autochtones transylvains depuis la nuit des temps.

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